14 août 2011

POLITIQUE ET PRATIQUE | COOPERATIVE D'HABITANTS : UNE AUTRE FORME DE VIVRE EN VILLE


En ce jour où la société est une société individualiste, en cette période de crise économique, des initiatives apparaissent un peu partout dans le monde un exemple : les coopératives d’habitants.

DÉFINITION
Une coopérative d'habitants, c'est le regroupement de personnes qui veulent gérer, améliorer, ensemble, les logements qu'ils occupent dans un même immeuble ou sur un même terrain. Les valeurs sont la propriété collective, la sortie du système spéculatif (le concepteur choisi pour l'habitant le bâtiment qui lui correspond en essayant d'imaginer et anticiper ses réactions), et la démocratie (même en temps que locataire participe à l'organisation et aux décisions prises par la copropriété). 

La coopérative propose ainsi l'accès à un logement stable, dans un bâtiment de qualité pour un prix raisonnable. Elle permet surtout d'accéder à un logement prenant en compte les besoins de chaque locataire, chacun participant à sa conception dans un vrai rôle actif. Certains espaces sont en communs pour favoriser la solidarité et la communication entre habitants (salle polyvalente, bibliothèque, jardin potager, etc.) mais aussi pour économiser de l'énergie sur un principe écologique et économique (buanderie, etc.).

LE VILLAGE VERTICAL A VILLEURBANNE
Le "Village Vertical" est la création de 14 logements. C'est un projet géré, conçu, imaginé, de A à Z par les futurs habitant aidés par des architectes. Tous les habitants ont acheté des parts sociales, et sont donc, collectivement, propriétaires de la société coopérative qui a construit l'immeuble. Ils sont également locataires de cette coopérative (leurs loyers remboursant l'emprunt bancaire contracté par la coopérative pour financer la construction). Lors des votes, chaque coopérateur dispose d'une voix et d'une seule, quel que soit le capital apporté. Ce principe « une personne = une voix » facilite l’intégration de chaque habitant dans la gestion quotidienne de la coopérative. Il responsabilise chaque personne.
Les futurs occupants ont voulu que leur projet soit non seulement révolutionnaire au niveau des statuts de propriétés, mais ils ont joué la carte de construire de façon le plus écologique possible. Il travaille aussi bien sur une architecture verte : isolation, chauffage, matériaux sains, panneaux solaires par exemple ; mais aussi dans leurs modes de vie (gestion des déchets, limitation de la voiture en ville, achats groupés, échanges de services entre voisins).
Ils misent sur la communication entre habitants pour développer l'esprit de solidarité. Surtout, les échanges de services entre voisines/voisins permettront de développer la convivialité en diminuant les échanges marchands (gardes d’enfants, courses, prêt de matériel, achats collectifs…). L’ambition de ce projet est de développer de véritables solidarités de voisinage. Ainsi, ils veulent mutualiser quelques éléments de la vie quotidienne (terrasse, buanderie, potager, équipements, chambres d'amis, espace pour des réunions, etc.). Cette mutualisation permettra de vivre mieux à moindre coût.

CONCLUSION
Cette première initiative est en train de se développer au niveau national. On voit apparaître plusieurs autres projets dans l'agglomération lyonnaise, parisienne, etc. C'est une utopie permettant de remédier à  l'impossibilité d'acquérir une propriété par chacun. Elle permet d'offrir  une alternative pour les personnes exclues du marché de l’immobilier, un nouveau type de rapport à la propriété, des solidarités de voisinage. Mais ce projet conçu par les habitants n'est-il pas idéaliste ? 
Nous ne sommes plus habitués  vivre les uns sur les autres. Nous avons besoin d'un minimum d'intimité. Il serait intéressant d'observer l'évolution de leur comportement au niveau sociologique. De plus, le bâtiment changera obligatoirement à un moment donné de locataire. Les nouveaux pourront-ils s'intégrer à un mode de vie imposé par les anciens ? Je trouve personnellement que cette idée de coopérative est intéressante mais elle est peut-être pour moi trop directive. N'hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez. 


Pour développer :
Association APHAC


Écrit par : Laure B.

2 commentaires:

  1. "matériaux sains, panneaux solaires par exemple". Depuis quand un panneau solaire est-il un matériau sain ?!

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  2. Le panneau solaire, on est d'accord, ce n'est pas sain à la fabrication. Mais je pense que pour ce "par exemple", il faut le comprendre dans l'intégralité de la phrase : "isolation, chauffage, matériaux sains, panneaux solaires par exemple " (des pistes de travail pour réaliser une "architecture verte")

    Sinon, Laure, je trouve que c'est une introduction intéressante sur le sujet, mais je pense qu'il y a beaucoup à dire. Par exemple, aller voir chez les belges. Il me semble qu'ils sont très en avance sur ça.

    Ca me parait une bonne piste également pour revenir à une "architecture sociale". J'entends par là : revenir sur l'expérimentation des modes d'habiter, de l'habitat, du mieux vivre ensemble, comme il a pu être fait pa le passé. J'ai l'impression par moment que chaque construction oublie complétement ça et que nous sommes dans une phase où c'est la performance énergétique qui prime ! Le confort et la réduction des coups c'est bien, mais le confort d'usage également n'est pas à oublier.

    Pour ma part, je ne sais pas si je pourrais vivre dans une coop comme ça. Tout dépendrait, je crois, de jusqu'où cela irait. Mais le principe me parait interessant. En terme d'investissement, je pense que l'on peut trouver pas mal d'avantages.
    Après, l'une des limites que je dirais et qu'il faut garder en tête pour que ça marche, est l'aspect relationnel... les tensions, l'ambiance. C'est un projet porté par un groupe de personnes différentes...

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